• Les objectifs

 

Les principaux mécanismes mimétiques retrouvés le plus souvent dans la

nature sont l'homochromie, l'homotypie, le mimétisme et les déguisements.

Ces outils de dissimulation servent à fuir les prédateurs dont les attaques

provoquent chez la proie une adaptation de la couleur, de la forme et

souvent du comportement visant ainsi à brouiller ses sens et le pousser à

passer son chemin. Mais il existe cependant des utilisations dérivées

permettant une prédation plus efficace. En effet, être invisible permet de se

cacher des prédateurs mais aussi de s'approcher de ses proies, dupant ainsi

leur ouïe, leur odorat ou leur vue en se confondant avec l'environnement ou

en ressemblant à un autre être inoffensif voire de la même espèce que la cible.

 

• Les facteurs des changements de couleurs 

 

Les animaux ne possèdent donc pas tous une pigmentation constante, ces

changements peuvent se diviser en deux types.

Tout d'abord, ils peuvent être rapides variant de quelques secondes à quelques heures, il s'agit des changement physiologiques. Puis il y a les changements morphologiques qui sont plus lents mais durables.

 

- Les changements de couleurs physiologiques sont les plus rapides puisqu'il sont exclusivement sous contrôle nerveux sauf chez les poissons, les amphibiens et les reptiles qui eux sont sous contrôle hormonal et nerveux. Ainsi, trois hormones interviennent lors des changements qui sont la mélanostimuline(MSH), l'intermidine (caméléon) et l'adrénaline. Les facteurs de ces changements sont des facteurs internes comme les émotions, l'agressivité ou les hormones de développement. Toutefois, il y a des facteurs externes qui peuvent être la lumière ou encore l'humidité.

 

- Les changements morphologiques sont liés à une modification du contenu en pigments pouvant être déclenchée par les saisons (exemple : l'hermine blanche en hiver et brune en été). Ces changements sont sous contrôle hormonal. Cette évolution est déclenchée par la concentration de l'hormone MSH, comme nous le verrons dans la rubrique « Comment ça marche ? ».

 

     2. Ressembler est-il suffisant ?

 

A ces méthodes de dissimulation s'ajoutent des comportements adaptés renforcant l'illusion :

- Par exemple lors du mimétisme batésien (forme de mimétisme qui consiste, pour un organisme inoffensif, à imiter un autre organisme nocif → toxicité, goût désagréable...) afin de ressembler au modèle, le mime doit aussi adopter son attitude, ses habitudes, sa manière de se mouvoir...

 

 

 

 

 

 

 

 

 

-L'immobilisme-

Est le comportement le plus répandu puisqu'il semble le plus efficace avec la majorité des types de mimèse car moins l'animal bouge, plus il se confond à son environnement. Il ne réagit donc pas à l'approche des prédateurs. (comme nous allons l’étudier un peu plus tard avec le phasme)

Au niveau offensif, ce comportement permet à l'animal de pratiquer la chasse à l'affût, invisible au milieu des éléments qui l'entourent.

 

 

 

 

 

Au niveau défensif, l'animal se fait passer pour un objet inerte: en prenant une posture particulière, il peut se faire passer pour une branche à la dérive, pour une liane... D'autres encore, s’aplatissent sur le sol et tentent de se fondre dans le relief du sol, c'est le cas de certains oiseaux qui, lorsqu'un prédateur approche, s'allongent sur leurs petits en ne laissant apparaître que leur dos ressemblant au sol.

 

-La mimèse collective-

Est le regroupement d'individus peu mimésiens individuellement qui forment ainsi une copie réaliste d'un modèle(une plante le plus souvent) les rendant quasi-indétectable. Ils se déplacent donc en groupes et se camouflent ensemble à chaque arrêt.

 

-Le Wind Mimicry-

Consiste à effectuer des mouvements saccadés d'une extrème lenteur, simulant ainsi un végétal secoué par le vent tout en progressant de manière très peu visible. L'animal cherchera donc à s'adapter en fonction des conditions météorologiques .

 

-La Thanatose-

Est une stratégie utilisée chez certains individus pour désintéresser le prédateur, ils peuvent simuler leur propre mort de manière plus ou moins théâtrale, ce qui surprend et provoque la méfiance du prédateur qui préfère un cadavre tué de ses mains plutôt qu'une charogne abandonnée et probablement nocive.

 

-Les mimèses agressives-

Sont plus rares mais plus complexes, certaines espèces se recouvrent d'un cadavre d'une de leur proie afin d'approcher le reste du groupe sans se faire remarquer; tandis que des oiseaux imitent le vol des charognards pour ne pas effrayer les rongeurs.

 

Nous pouvons alors en déduire qu'un animal adoptant la stratégie du mimétisme a plus de chance de survivre dans son milieu de prédilection.

Toutes les espèces sont liées entre elles et dépendent l'une de l'autre :

Le mime à besoin du modèle afin d'échapper au dupe

et le modèle est moins menacé par le dupe grâce au mime.